- Forest Insights
Entre 2019 et 2020, la Destruction de la Forêt Tropicale Primaire a Augmenté de 12 %
Illegal logging on Pirititi indigenous amazon lands. Felipe Werneck/Ibama
Selon les informations publiées par l’Université du Maryland, publiées aujourd’hui sur Global Forest Watch, les tropiques ont perdu 12,2 millions d’hectares de couvert arboré en 2020.
Sur ces 12,2 millions d’hectares, 4,2 millions d’hectares de perte (soit l’équivalent de la superficie des Pays-Bas) se sont produits dans les forêts tropicales primaires humides, des zones où les arbres des forêts tropicales sont arrivés à maturité, et qui sont donc essentielles à la biodiversité et au stockage du carbone. Les émissions de carbone résultant de cette perte de forêt primaire (2.64 Gt CO2) sont équivalentes aux émissions annuelles de 570 millions de véhicules, soit plus du double des véhicules en circulation aux États-Unis.
En 2020, la perte de forêt primaire s’est accentuée de 12 % par rapport à l’année précédente et, pour la deuxième année consécutive, s’est aggravée dans les tropiques.
L’année 2020 devait représenter une année de référence dans la lutte contre la déforestation– – une année butoir pour de nombreuses entreprises, pays et organisations internationales qui s’étaientpays et organisations internationales qui s’étaient engagées à réduire de moitié ou totalement la déforestation . La tendance continue à la raréfaction des forêts tropicales primaires indique clairement que l’humanité n’a pas atteint ces objectifs.
Comme les années précédentes, la déforestation liée à la culture des produits de base a été la principale cause de la perte du couvert forestier (tant dans les forêts primaires que secondaires) en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, tandis que l’agriculture itinérante domine en Afrique tropicale. De plus, les incendies et autres impacts liés au climat ont continué à jouer un rôle important, tant au niveau des tropiques qu’au-delà.
Analysons dans le détail certaines des tendances en matière de réduction des forêts en 2020 :
Lueur d’espoir pour les forêts en Indonésie et en Malaisie
Si les chiffres de la déforestation dans le monde sont affligeants, les progrès réalisés en Asie du Sud-Est sont encourageants.
L’Indonésie est un des rares pays où le ratio de perte de forêt primaire a diminué pour la quatrième année consécutive en 2020. L’Indonésie a également quitté le trio de tête des pays subissant les pertes les plus importantes en forêts primaires, pour la première fois depuis la mise en place de nos relevés.
Un certain nombre d’initiatives nationales et infranationales semblent avoir un effet à long terme sur la réduction de la perte de forêts primaires. Après des incendies de forêt et de tourbières dévastateurs en 2015, le ministère indonésien de l’Environnement et des Forêts a intensifié ses efforts de surveillance et de prévention d’ incendies. Le gouvernement a décrété un moratoire temporaire sur les nouveaux permis de plantation de palmiers à huile et un moratoire permanent sur la conversion des forêts primaires et des tourbières.
Les réformes agraires et en matière de sylviculture sociale ont atténué les pressions sur les forêts en réduisant la pauvreté et en encourageant une utilisation durable des terres. Le mandat de l’Agence de restauration des tourbières, chargée de protéger et de restaurer les tourbières riches en carbone, a été étendu en 2020 et inclut désormais les forêts de mangrove, un écosystème important pour la biodiversité et la réduction de l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes. Récemment, de nombreux gouvernements infranationaux ont également pris des engagements en matière d’utilisation durable des terres, avec l’appui de réglementations qui pourraient freiner la déforestation à l’avenir.
La perte de forêt primaire a également diminué en Malaisie pour la quatrième année consécutive. Si cette tendance récente est une bonne nouvelle, rappelons que la Malaisie a perdu près d’un cinquième de sa forêt primaire depuis 2001,et jusqu’à un tiers de celle-ci depuis les années 1970. La tendance à la baisse plus récente et les actions gouvernementales sont prometteuses pour la conservation des forêts existantes. La Malaisie a établi un plafond de cinq ans concernant la superficie des plantations en 2019 et prévoit de durcir les lois forestières en augmentant les amendes et les peines de prison pour exploitation illégale des forêts.
Outre les initiatives gouvernementales visant à réduire la perte de forêts primaires en Indonésie et en Malaisie, les engagements des entreprises dans les secteurs de la pâte à papier, du papier et des palmiers à huile peuvent participer à la réduction de la déforestation. Plus de 80 % des entreprises du secteur de l’industrie de la pâte à papier et du papier en Indonésie et 83 % de la capacité de raffinage de l’huile de palme en Indonésie et en Malaisie se sont maintenant engagés en faveur du principe «zéro déforestation, zéro destruction des tourbières et zéro exploitation de la main d’œuvre » (NDPE). La Table ronde sur l’huile de palme durable a renforcé les exigences de certification durable en 2018 pour y inclure l’interdiction de toute forme de déforestation ou de défrichement de tourbières.
Comment capitaliser sur le progrès enregistré par l’Indonésie et la Malaisie
S’il y a lieu de se réjouir de cette diminution de la perte de forêts primaires, l’Indonésie et la Malaisie doivent faire davantage pour poursuivre et renforcer les politiques existantes afin de pérenniser cette tendance, notamment en prolongeant le moratoire sur les permis de plantation de palmiers à huile qui doit expirer en 2021. Il est également possible que le climat régional et le contexte commercial aient réduit la pression sur les forêts – des conditions qui pourraient changer et, sans les bonnes mesures en place, annuler les progrès réalisés.
Les niveaux d’humidité en 2020 ont permis d’éviter la propagation des incendies, potentiellement incontrôlables lorsque le temps est sec. Les prix de l’huile de palme brute, qui sont corrélés aux pics de disparition des forêts indonésiennes en 2009 et 2012, sont remontés à leurs niveaux de 2012 après avoir connu un effondrement. Les efforts de surveillance des incendies et les engagements du NDPE joueront un rôle important dans la prévention des futurs pics de réduction de la forêt primaire lorsque les conditions climatiques et de marché évolueront.
Les mesures de secours dans le cadre de la pandémie de coronavirus pourraient également avoir un impact négatif sur les forêts en Indonésie. À la suite du COVID-19, l’Indonésie a accéléré et adopté la loi Omnibus pour stimuler la création d’emplois et la croissance économique, ce qui risque de fragiliser les forêts du fait de l’assouplissement des réglementations environnementales. L’Indonésie a également lancé son programme « food estate » (plantations vivrières) pour faire face aux pénuries alimentaires potentielles liées à la pandémie. Ce programme bénéficie d’une exemption vis-à-vis du moratoire sur les forêts et met en danger les tourbières et les forêts protégées du Kalimantan central par la création de nouvelles terres agricoles pour le riz et d’autres cultures de base.
Malheureusement, la tendance à la baisse de la perte des forêts primaires en Indonésie et en Malaisie n’est pas visible dans les autres pays d’Asie du Sud-Est. Le Cambodge, le Laos et le Myanmar continuent d’enregistrer des niveaux soutenus ou croissants de perte de leurs forêts primaires.
Le Brésil est le premier pays au monde pour ce qui est de la raréfaction des forêts primaires en raison des incendies et des coupes à blanc.
Le Brésil occupe une fois encore la tête de liste pour la perte annuelle de forêts primaires, avec une perte totale de 1,7 million d’hectares en 2020, soit plus de trois fois le pays suivant du classement. La réduction de la forêt primaire au Brésil a augmenté de 25 % en 2020 par rapport à l’année précédente.
La majorité de la perte de forêt primaire humide dans le pays s’est produite dans l’Amazonie brésilienne, qui a connu une augmentation de 15 % par rapport à l’année dernière, pour un total de 1,5 million d’hectares. Cette tendance correspond à celle observée au niveau des statistiques gouvernementales, qui suivent spécifiquement les coupes à blanc à grande échelle en Amazonie (pour en savoir plus sur la différence entre ces deux sources de données, cliquez ici). Les zones nouvellement défrichées sont particulièrement nombreuses le long des limites méridionales et orientales de l’Amazonie (baptisées « arc de déforestation ») et le long des routes qui traversent la forêt amazonienne dont plusieurs sont destinées à être étendues et asphaltées dans les années à venir.
Les statistiques indiquent également un nombre de stigmates de feu. L’Amazonie brésilienne a connu un nombre d’incendies encore plus important en 2020 qu’en 2019. Cette tendance est inquiétante, car les grands incendies se produisent rarement de manière naturelle dans les forêts tropicales humides comme l’Amazonie.
In 2019, la plupart des incendies se sont produits dans des zones déjà déboisées dans lesquelles les agriculteurs préparaient les terres pour l’agriculture et les pâturages. En 2020, cependant, une part importante des incendies a brûlé à l’intérieur même des forêts, les feux allumés par l’homme s’étant étendus au-delà du périmètre prévu en raison de la sécheresse.
Les émissions de gaz à effet de serre dues aux feux de brousse en Amazonie ont parfois dépassé celles dues à la déforestation par coupe à blanc. Selon les scientifiques, on peut craindre que les incendies et les émissions qu’ils provoquent augmentent à l’avenir, car le changement climatique et la poursuite de la déforestation assèchent les forêts et augmentent leur vulnérabilité aux incendies. La boucle de rétroaction positive ainsi déclenchée pourrait potentiellement transformer l’Amazonie en savane.
Le niveau élevé de déforestation et d’incendie en Amazonie s’est produit malgré l’interdiction des incendies pendant la haute saison et le déploiement de l’armée pour freiner la déforestation illégale. Ce déploiement doit prendre fin le 30 avril 2021, date à laquelle les organismes fédéraux, confrontés à des budgets réduits seront à nouveau chargés de l’application de la loi en 2021.
Mais l’Amazonie n’a pas été le seul biome au Brésil à connaître une réduction accélérée de la forêt primaire humide en 2020. Bien qu’il ne représente qu’une petite partie de la perte globale du pays, le Pantanal brésilien, la zone humide tropicale la plus étendue au monde, a connu une perte de forêt primaire 16 fois plus importante en 2020 que l’année précédente.
Ce pic peut être attribué à des niveaux records d’incendies. Comme en Amazonie, la plupart des incendies de 2020 dans le Pantanal ont été allumés par les populations pour gérer les terres, mais ont échappé à tout contrôle en 2020 en raison de niveaux de sécheresse jamais vus depuis les années 70. La déforestation dans d’autres régions d’Amérique du Sud peut jouer un rôle dans l’assèchement du Pantanal, et le changement climatique est susceptible de provoquer les événements extrêmes plus régulièrement.
Selon les experts, près de 30 % de la zone du Pantanal a brûlé en 2020, dont plusieurs zones protégées. Plusieurs territoires indigènes ont également été ravagés par les flammes, laissant des tribus comme les Guató sans nourriture ni eau potable. Les incendies ont également eu des effets dévastateurs sur la biodiversité, des milliers d’animaux ayant été tués ou blessés par les flammes, notamment des jaguars et d’autres espèces vulnérables. Bien que l’impact à long terme reste difficile à déterminer, la nature sans précédent des incendies signifie que certaines zones du Pantanal ne se rétabliront probablement pas avant des décennies..
La Bolivie, la Colombie et le Pérou subissent des niveaux élevés de destruction de leur capital forestier
Ailleurs en Amérique du Sud, les forêts ne se portent pas mieux.
Malgré une légère baisse de la perte de forêt primaire par rapport à l’année précédente, la Bolivie s’est hissée au troisième rang des pays subissant les pertes de forêt primaire tropicale humide les plus importantes en 2020, dépassant pour la première fois l’Indonésie. Pour ce qui est de l’année 2019, les feux de forêt ont été très prépondérants. Les incendies ont touché notamment plusieurs zones protégées, dont le parc national Noel Kempff Mercado. Comme au Brésil, la plupart des incendies en Bolivie ont probablement été allumés pour défricher des terres, mais sont devenus incontrôlables en raison de la sécheresse et de la chaleur. L’agriculture extensive a également affecté les forêts, y compris de nombreuses nouvelles clairières dans le département de Santa Cruz.
En même temps, en Colombie, le ratio de perte de forêts primaires a augmenté en 2020 après un creux l’année précédente.
La Colombie subit des niveaux élevés de destruction des forêts primaires depuis l’accord de paix conclu en 2016 entre le gouvernement et les FARC, qui a donné lieu à une vacance de pouvoir dans les zones forestières jusque-là contrôlées.
Alors que les statistiques de 2019 pouvaient laisser présager que le pays réussit à freiner la réduction des forêts primaires, les niveaux de 2020 ont retrouvé les niveaux de 2017 et de 2018. Parallèlement à cela, le gouvernement a publiquement renforcé ses ambitions en matière de déforestation, en fixant un objectif de déforestation zéro d’ici 2030, eu égard à son engagement à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 51 % sur la même période.
La déforestation continue de s’étendre dans la forêt amazonienne colombienne, ainsi que dans plusieurs zones protégées comme les parcs nationaux de Chiribiquete, Tinigua et Sierra de la Macarena. Des groupes armés ont pris le contrôle de plusieurs zones protégées du pays. En février 2020, le personnel a été contraint d’abandonner 10 parcs leur sécurité étant menacée.
Le Pérou, qui occupe la cinquième place en matière de réduction de la forêt tropicale, a également connu des taux élevés et croissants de perte de forêts en 2020. La plupart des pertes semblent être dues à des défrichements plus limités, probablement pour l’agriculture et l’élevage. Les données indiquent également un certain nombre de nouvelles routes d’exploitation forestière dans la forêt amazonienne péruvienne en 2020. Le pays a toujours été confronté à des niveaux élevés d’extraction illégale du bois. L’exploitation aurifère était également auparavant un important moteur de la déforestation dans le sud du pays, mais celle-ci a apparemment ralenti en 2019 et 2020 grâce aux interventions du gouvernement.
L’agriculture est à la base de la réduction des forêts dans le bassin du Congo
Les niveaux de réduction des forêts primaires au Gabon, en République du Congo, en République centrafricaine et en Guinée équatoriale ont été variables au fil des années, mais les niveaux de pertes ont dramatiquement augmenté au Cameroun, doublant quasiment en 2020 par rapport à 2019. Cette augmentation est principalement due à l’agriculture itinérante à petite échelle dans le sud du pays.
S’il est difficile de déterminer avec précision les causes de cette expansion agricole, on peut émettre l’hypothèse qu’elle provient de l’exode rural lié aux pertes d’emplois dues à la pandémie et à l’augmentation des prix des produits de base, notamment le cacao et le palmier à huile.
La République démocratique du Congo (RDC) a perdu 490 000 hectares de forêt primaire en 2020, soit la deuxième superficie la plus élevée de tous les pays après le Brésil. Comme par le passé, la perte des forêts continue d’être causée par l’expansion de l’agriculture itinérante à petite échelle et par la demande en bois de chauffage, y compris la production de charbon de bois.
Le gouvernement de la RDC ainsi que toutes les parties prenantes locales, nationales et internationales doivent faire davantage pour comprendre les facteurs sous-jacents de cette situation de raréfaction et renforcer les capacités pour trouver des solutions. Il est possible de prévenir les pertes futures de forêts primaires en améliorant les pratiques agricoles afin que les agriculteurs puissent obtenir des rendements plus élevés dans les zones déjà cultivées plutôt que de convertir les forêts primaires en terres agricoles. La restauration des zones dégradées, les pratiques d’exploitation forestière durables, la réglementation de la filière du bois-énergie et l’accès aux énergies propres permettraient également de réduire davantage la pression sur les forêts existantes.
Quels sont les effets du changement climatique sur les forêts ?
Outre la perte principalement due à l’homme dans les pays que nous avons mentionnés, les forêts ont également été confrontées en 2020 à une multitude de perturbations liées au climat, tant dans les forêts tropicales primaires humides que dans les autres couvertures arborées. Les incendies, alimentés par des sécheresses régionales, ont entraîné des pics de pertes dans des zones aussi diverses que le Pantanal brésilien, la Bolivie, l’Australie et la Russie.
Parallèlement, les dommages causés par les tempêtes et les insectes ont augmenté la perte en couverture arborée, en Amérique centrale et en Europe centrale, respectivement. Ces dynamiques soulignent la relation à double sens entre les forêts et le changement climatique : non seulement les forêts influencent le climat en absorbant du carbone lorsqu’elles poussent et en en émettant lorsqu’elles sont défrichées, mais elles peuvent également subir des impacts directs en raison de l’évolution des températures et des précipitations.
En Australie, les incendies qui sont intervenus fin 2019 et début 2020 ont entraîné une multiplication par neuf de la perte de couverture arborée en 2020 par rapport à 2018. Les conditions météorologiques extrêmes sont à l’origine de ce pic, le changement climatique étant susceptible de rendre les conditions propices aux incendies plus fréquentes à l’avenir.
La Russie a également connu des taux élevés de perte de sa couverture arborée en 2020, en grande partie à cause des incendies en Sibérie. La Sibérie a connu des températures anormalement élevées au printemps et à l’été 2020, probablement imputable au changement climatique, ce qui a asséché les forêts et entraîné des incendies d’ampleur massive. Les incendies se sont également consumés dans des tourbières riches en carbone habituellement gelées, entraînant des émissions record de carbone qui aggraveront le changement climatique.
A l’inverse, le Canada a connu une année exceptionnelle du point de vue des incendies, ce qui s’est manifesté par une diminution de 45 % de la perte du couvert arboré par rapport à 2019. Selon les experts, une combinaison de facteurs expliquerait l’absence d’incendies, notamment un temps plus frais et plus humide et des restrictions sur les feux et les véhicules tout-terrain pendant les périodes de confinement dues à la COVID-19.
D’autres phénomènes naturels sont intervenus en 2020. Au Nicaragua, les forêts ont été endommagées par les ouragans Eta et Iota, qui les ont touché en novembre 2020. Ces ouragans ont fait partie de la saison cyclonique la plus active jamais enregistrée dans l’océan Atlantique. Le changement climatique a probablement joué un rôle dans l’intensité des tempêtes et au niveau de l’allongement de la saison cyclonique.
Enfin, l’Europe centrale a connu des niveaux sans précédent de perte de couverture arborée en 2020 et l’année précédente, laquelle s’est multipliée par trois en Allemagne et en République tchèque par rapport à 2018. Ce pic est en grande partie dû aux dégâts causés par les scolytes, qui ont particulièrement endommagé les arbres vulnérables en raison du temps chaud et sec associé au changement climatique.
L’avenir des forêts dépendra des actions entreprises dès aujourd’hui
Les statistiques les plus récentes montrent clairement que nous continuons à perdre des forêts à un rythme effarant et que de nombreux objectifs liés aux forêts, dont l’échéance était fixée à 2020, n’ont pas été atteints.
La situation est de plus en plus urgente : les effets du changement climatique se font déjà sentir, d’innombrables espèces sont en voie d’extinction et le défrichage des forêts lié à l’appropriation des terres possède des répercussions irréversibles sur les droits, les moyens de subsistance et le patrimoine culturel de nombreux peuples des zones forestières.
L’Indonésie et la Malaisie peuvent susciter un certain optimisme, mais la situation au Brésil et ailleurs indique que les taux élevés de déforestation peuvent revenir si les efforts de protection des forêts ne sont pas soutenus. Les initiatives visant à reconstruire les économies au lendemain de la pandémie de coronavirus sont l’occasion de repenser les politiques et les économies de manière à protéger les forêts avant qu’il ne soit trop tard.